Même s’il est habituel de considérer que Liège doit son université à Guillaume Ier, Roi des Pays-Bas, la première charte universitaire liégeoise est le décret impérial du 17 mars 1808, sous le régime français.

Franz-Antoine Percelat, un Strasbourgeois, crée une Faculté des sciences, justifiée par l’activité industrielle des quatre départements qui constituaient l’Académie de Liège dont il était Recteur : Ourthe, Meuse-inférieure, Roer et Sambre-et-Meuse. Cette Faculté est créée par un arrêté du 25 septembre 1811, que l’on peut dès lors considérer comme la date réelle du début des activités universitaires à Liège.

Nicolas Ansiaux et Joseph-Nicolas Comhaire, deux Liégeois respectivement docteur en chirurgie et docteur en médecine, avaient ouvert une école d’anatomie à Liège dès 1806 afin de préparer les candidats aux examens du Jury médical qui délivrait un diplôme d’officier de santé. Désireux de renforcer cet enseignement, le préfet de l’Ourthe, Micoud d’Umons, crée un cours de clinique en 1812.

Lorsqu’il réorganise l’enseignement supérieur dans le Royaume-Uni des Pays-Bas nouvellement créé après l’effondrement de l’empire napoléonien en 1814, Guillaume Ier décide (arrêté du 25 septembre 1816) la création de trois universités dans ses provinces méridionales : Gand, Liège et Louvain. C’est ainsi que l’Academia Leodiensis est officiellement installée le 25 septembre 1817. Son premier Recteur est un médecin, le docteur Toussaint-Dieudonné Sauveur. La jeune Université de Liège compte alors quatre Facultés : Médecine, Philosophie et Lettres, Droit et Sciences. En cette première année, l'université compte 259 étudiants. Le latin est d’usage pour les cours comme pour les examens.

Toujours sous le régime hollandais, en 1825, est créée une école qui va contribuer à la réputation internationale de l'Université de Liège: l’École des Mines. Une chaire de pédagogie est créée deux ans plus tard.

Sur le plan de l'enseignement supérieur, la naissance de la Belgique lors de la Révolution de 1830 se caractérise par un certain désordre. Liège perd sa Faculté de Philosophie et Lettres pendant un temps. Après cette époque troublée, la loi organique du 25 septembre 1835 institue officiellement les Universités de Liège et de Gand universités d’État. L’Université d’État de Louvain est supprimée, et l’Université catholique de Malines créée en 1834 vient s’y installer, tandis que l’Université libre de Bruxelles s’implante à l’initiative du courant libéral. Les grandes lignes du paysage universitaire que nous connaissons encore aujourd'hui se mettent en place à cette époque.

Quelques grandes figures vont émailler l’enseignement liégeois, particulièrement à partir de la seconde moitié du XIXe siècle. Les étudiants eux-mêmes vont faire parler d’eux dans toute l’Europe grâce au premier Congrès international des étudiants organisé à Liège en 1865. La barre des mille étudiants est franchie lors de l’année académique 1876-1877.

A l’initiative du Recteur Louis Trasenster, est initiée la constitution de huit instituts disséminés dans la ville et qui vont s’élever entre 1881 et 1890. L’Institut de botanique demeure dans le Jardin du même nom, avec l’Institut pharmaceutique. Outremeuse accueille trois Instituts: anatomie, physiologie et zoologie. A Cointe est établi l’Institut d’astrophysique. Dans le périmètre originel de l’Université sont implantés l’Institut de chimie, ainsi que l’Institut électro-technique grâce à un don du sénateur Montefiore-Levy, qui permettra de former des ingénieurs électriciens. C’est aussi dans ce contexte que l’Hôpital de Bavière devient l’Hôpital universitaire dès 1880.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, il faut non seulement réparer les dégradations commises par l’occupant, mais aussi songer à s’adapter au mieux à l’évolution technologique qui bouleverse le monde. En 1924, l’université acquiert le domaine de l’ancienne abbaye du Val-Benoît où elle implantera l’essentiel de sa Faculté des sciences appliquées. Cette même année voit l’établissement d’une station scientifique dans les Hautes Fagnes. Le souci de poursuivre des recherches dans leur cadre naturel, caractéristique importante à l’ULiège, conduit également à l'établissement d'un observatoire en Haute-Provence (1947), à la participation à la création de la station scientifique du Jungfraujoch en Suisse (1949) et à la construction de la station de recherches sous-marines et océanographiques à Calvi, en Corse (1965).

Institution d’Etat, l’Université de Liège a longtemps subi l’emprise d’un état central qui ne lui laissait guère de marge de manœuvre, y compris, pendant longtemps, dans la nomination des professeurs. Un changement en profondeur se produit en 1953 lorsque le législateur reconnaît aux universités d’état une autonomie dans leur gestion et dans les modes de désignation des autorités académiques. Un Conseil d’Administration voit alors le jour; placé sous la présidence du Recteur.

Le Recteur Marcel Dubuisson lance, dès 1954, l'idée de transfert de l’université vers une zone boisée située sur les collines surplombant la ville. C’est là qu'une partie de l’université s’installera, dans le respect de la nature. Les travaux d’implantation commencent le 20 décembre 1962 par la construction d’un premier tronçon de route interne. Urbaniste-coordonnateur jusqu’en 1985, l’architecte Claude Strebelle donnera sa physionomie au domaine. La crise économique qui frappe le pays à partir de la fin des années 1970 ralentit cependant fortement le rythme des travaux et oblige l’université à réduire ses ambitions.

La législation de 1971 adapte l’université à son époque, qui est issue en partie de la contestation étudiante de 1968-1969. Démocratisation, participation et ouverture caractérisent cette période : le Conseil d’administration s’ouvre aux représentants des étudiants, du personnel scientifique et technique et aux milieux extérieurs.

L’Etat belge évolue; le fédéralisme s’impose. A partir du 1er janvier 1989, l’Université relève désormais de la Communauté française. Sa dénomination officielle devient dès lors «Université de Liège» au lieu de «Université de l’État à Liège». Une page est tournée.

L'Université fête ses 175 ans avec un Dies Natalis au Sart-Tilman, en présence du Prince Albert. L'occasion d'inaugurer la Faculté de Médecine vétérinaire.

Par décret, HEC Liège est intégré à l’ULiège et forme la nouvelle École de Gestion en fusionnant avec les départements d’Économie et de Gestion de l’ULiège. En Belgique francophone, c’est le premier exemple de Haute École qui rejoint une Université.

L’ULiège n’est plus seulement de Liège. Depuis janvier 2004, elle est aussi à Arlon, après avoir intégré la Fondation Universitaire Luxembourgeoise, devenue le « Campus Environnement » (le Département des Sciences et Gestion de l’Environnement, au sein de la Faculté des Sciences). L’ULiège est également à Gembloux, après l’adoption en 2008 d’un décret qui prévoit l’intégration de la réputée Faculté des Sciences agronomiques à l’ULiège. Gembloux Agro-Bio Tech devient une nouvelle Faculté de l’ULiège.

Les Instituts Supérieurs d’Architecture Saint-Luc et Lambert Lombard s’intègrent à l’ULiège et y forment ensemble la nouvelle Faculté d’Architecture de l’Université de Liège.

L’intégration de l’Université dans un grand espace européen de l’enseignement supérieur, initié par le «processus de Bologne» décidé par 29 États européens dès 1999, se renforce avec l’adoption du décret «Paysage» en 2013. Organisant un parcours d’apprentissage personnalisé et marqué par une accumulation progressive de crédits, le décret veut favoriser la réussite de l’étudiant et sa mobilité, tant au sein de l’enseignement supérieur belge qu’au niveau international. Le décret crée également des espaces de coopération entre tous les acteurs de l’enseignement supérieur: l’Académie de Recherche et d’Enseignement Supérieur (ARES) et, au niveau régional, les Pôles académiques, dont celui de Liège-Luxembourg où l’00028 est l’université de référence.

Le 25 septembre 2017, l’Université de Liège fête son Bicentenaire. Avec 11 Facultés - elle est la seule université complète de la Fédération Wallonie-Bruxelles -, 23 000 étudiants et 3 300 diplômés par an, l’ULiège dresse le bilan de ses acquis et des défis à relever ! Le leitmotiv : « Une université en mouvement, des sociétés en changement ».